• Souvenir du collège...

     

    Quelle émotion de retrouver près de

    35 ans après,

    ses cahiers d'écolière et de collégienne...

     

    Et là, c'est une copie double,

    légèrement jaunie, écrite au stylo plume,

    avec quelques taches d'effaceur...

     

    A l'école, ma matière de prédilection était le français,

    surtout les rédactions comme ici, avec un sujet libre.

    J'adorais ça...

    Et je me souviens encore de ce jour, où ma prof de français

    a lu ma copie devant les élèves de la classe... 

     

    Souvenir du collège...

     

    Alors, si vous le voulez bien, je partage avec vous

    ce récit sorti de mon imagination d'adolescente...

     

           Alors que l'automne tire à sa fin, Marc-Antoine le vieux berger revient dans la

    vallée avec ses moutons. En chemin, il rencontre Jacques qui vient de labourer son

    champ.

                        - Salut Jacques

                        - Salut l'ami !

     

            Et Marc-Antoine reprend son chemin. Ses sabots ont la même cadence que

    les grelots de ses moutons.

             A l'entrée du village, les enfants l'acclament, ils sont heureux de le retrouver.

              Lorsqu'il a rentré ses moutons dans la bergerie, il pousse le loquet de sa porte,

    et là, une douce odeur d'été l'envahit, malgré la poussière et les guêpes mortes, il

    est heureux. Petit à petit, les gens du village viennent le voir, lui apportant du pain,

    du beurre, et lui en échange, il leur donne du bon fromage de chèvre. En partant, la

    mère Gustine lui dit : "Alors, comme tu es de retour, viens manger une soupe ce soir,

    à la maison." Et le vieux accepte de bon cœur. Lorsque la soupe est mangée, tout

    le monde se regroupe autour de la cheminée, même les enfants ont droit à cette

    veillée, où tout le monde écoute attentivement les récits du berger : la naissance d'un

    mouton, le mistral sur la montagne... Les enfants ouvrent de grands yeux, les plus

    jeunes s'endorment en rêvant à cette montagne, où la vie doit être douce et agréable,

    les plus grands disent bien fort que plus tard, ils en feront leur métier, les grandes

    personnes, elles, savent bien que la vie sur la montagne n'est pas toujours gaie, la

    solitude pèse souvent.

          Il est bien minuit, quand Marc-Antoine revient chez lui, la nuit s'est rafraîchie et

    il rentre sans plus tarder. Il se sent épuisé, et pense que dans quelques temps, ce

    ne sera plus lui qui retournera sur la montagne, mais les jeunes du village qui ont

    cette vocation bien ancrée : ce beau métier de berger, lui qui l'a fait pendant 50

    ans ! Il faut qu'il laisse la place aux jeunes.

           Le soleil se lève à peine lorsque l'on frappe à la porte : 

              - Hé, Marc-Antoine, debout, réveille toi, ouvre vite ! 

            Le vieux s'extirpe péniblement de son lit. Lorsqu'il ouvre la porte, il a en face

    de lui, Auguste le palefrenier.

            Celui ci ne sait comment lui annoncer la nouvelle.

               - Ta cabane sur la montagne, Marc-Antoine,... eh bien, on l'a rasée, je sais,

    euh...le maire ne t'a pas prévenu, mais c'était un terrain qui appartient à la commune.

             Auguste n'a pas fini de lui raconter l'histoire que déjà, Marc-Antoine a chaussé

    ses sabots, pris son bâton et son boléro de fourrure, et il est déjà en route pour la

    montagne. Au bout de 2 heures, il y arrive.

              Il n'a pas de mal à retrouver "sa cabane", "sa demeure sur la montagne", le

    seul endroit où il était vraiment heureux. Doucement, il pleure en silence, sa vue se

    brouille, en quelques instants, il voit défiler sa jeunesse, sa vie, là où il a été toujours

    seul malgré ses moutons.

               Lentement, il s'assied par terre, et s'enfouit la tête dans ses mains calleuses.

               Doucement, il se laisse mourir sur sa terre, son paradis.

     

     

    Souvenir du collège...

     

     

    Souvenir du collège...

     

                    Je vous dis à bientôt.

           Josiane.

          

     

             

     

             

     

           

     

      

     

     


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  • Commentaires

    1
    Vendredi 26 Mai 2017 à 20:58

    Magnifique texte, c'est vrai! Je comprends ton émotion! J'espère que ta plume continue d'écrire quand tu n'es pas sur ton clavier!

    2
    Samedi 27 Mai 2017 à 14:14

    Quelle émotion Josiane ! Et ton histoire, et la retrouvaille de cette rédaction au collège!!! J'espère aussi que tu as continué à écrire, tu le faisais déjà magnifiquement ! Beau weekend Josiane et à Bientôt !

    3
    Samedi 27 Mai 2017 à 18:53

    Une beauté ce texte ... les choses tristes de la vie ...

    C'est toujours un pincement au coeur que de relire ses cahiers d'école ou de retrouver des livres de morale comme elle avait lieu à "notre époque" ...

    Tout dans l'émotion que ta page !Beau dimanche par chez toi Josiane !

    Bises amicales  ch'tis !

    Nicole

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    4
    Dimanche 28 Mai 2017 à 11:49

    C'est magnifique! Qu'il est beau ce texte....beaucoup d'émotions! J'espère que tu continues d'écrire?!

    Bises.

    Je te souhaite un beau dimanche!

    5
    Lundi 29 Mai 2017 à 05:33
    CathyRose

    Ton texte est magnifique Josiane, quel bonheur de l'avoir retrouvé ! Moi j'ai quelques cahiers de primaire, mais plus rien du collège !
    Belle semaine, bisous !
    Cathy

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